Hubert Beuve-Méry
Hubert Beuve-Méry est né en 1902 dans une famille modeste et formé par des Pères Dominicains. Il écourte ses études afin de gagner son pain et passe son baccalauréat à vingt ans. Il devient par la suite homme à tout faire et rédacteur à la revue Les Nouvelles Religieuses, poursuit en même temps ses études de droit et devient licencié en droit et en lettres. En 1928, il est alors nommé à l'Institut Français de Prague où il donne des cours de droit et assure la correspondance de divers journaux parisiens comme Le Matin, Le Journal et Le Temps Présent, revue catholique antinazi.
Beuve-Méry, ayant vainement plaidé la cause du peuple Tchécoslovaque auprès de la direction du Temps, démissionne à la suite des Accords de Munich, ses articles étant mutilés et la direction approuvant ces accords. Il retourne à Paris après l'entrée des troupes allemandes à Prague et est mobilisé en septembre 1939. Il est démobilisé après la débacle et rejoint Lyon où il retrouve des amis autour des revues telles que Le Temps Présent et Esprit. En septembre 1944, il devient rédacteur en chef du journal Le Temps Présent mais ce travail ne l'occupe guère. Il est alors choisi, quelques mois plus tard, par de Gaulle pour devenir directeur du Monde. Il meurt en août 1989.
Jeune licencié en droit, Jacques Fauvet en journalisme à L'Est Républicain en 1937. Fait prisonnier en 1940, il passe cinq ans dans un oflag. De retour à Paris, il entre au Monde en juillet 1945, comme rédacteur politique ; chef du service politique en 1948, il devient rédacteur en chef en 1963. Analyste réputé de la vie politique française, il connaît parfaitement la vie parlementaire et les partis. En 1968, Hubert Beuve-Méry le désigne comme son successeur. Il est directeur du Monde de décembre 1969 à juin 1982. Entre 1974 et 1981, les Français hésitent entre la continuité - le maintien de la droite au pouvoir - et l'aventure - le soutien au programme commun de la gauche. Jacques Fauvet et une large partie de la rédaction du Monde militent en faveur de François Mitterrand, mais, durant ces années, une fraction de la rédaction se sent proche des "gauchistes".
(Eveno Patrick, Le Monde : soixante ans de politique, dans l’Histoire n°293, pages 75 à 82, Décembre 2004)
Né en 1934, André Laurens commence après le baccalauréat une carrière de journaliste, vite interrompue par la guerre d'Algérie. En 1963, il entre au service politique du Monde. Choisi pour devenir directeur en pleine crise financière et rédactionnelle du journal, il ne parvient pas à mener à termes son plan de réformes et doit démissionner en 1984. il retourne à la rédaction, comme éditorialiste politique. De 1994 à 1996, il est le premier médiateur du Monde.
(Eveno Patrick, Le Monde : soixante ans de politique, dans l’Histoire n°293, pages 75 à 82, Décembre 2004)
André Fontaine :
Né en 1921, après une licence en lettres et un diplôme de droit, André Fontaine est secrétaire de direction à Temps Présent. Il entre au Monde en 1947, comme rédacteur au service étranger, dont il devient chef en 1951. Rédacteur en chef de 1969 à 1985, il est directeur-gérant de 1985 à 1991. Sans doute le plus connu des journalistes du Monde, il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les relations internationales, notamment une Histoire de la Guerre Froide (1966). Ne plus être le relais du parti socialiste, retrouver un lectorat plus équilibrer, telle est la tâche qu'André Fontaine assigne au Monde. L'enquête sur l'attentat des services secrets français contre le Rainbow Warrior permet de rompre avec l'image d'un quotidien au service du pouvoir mitterrandien.
(Eveno Patrick, Le Monde : soixante ans de politique, dans l’Histoire n°293, pages 75 à 82, Décembre 2004)
Né en 1928, polytechnicien, ingénieur du corps des Mines, Jacques Lesourne est professeur d'économie, à l'école des mines de Saint-Étienne, à l'INSEE puis au Conservatoire national des arts et métiers. Parallèlement, il dirige ou préside la société de conseil SEMA. En 1991, les actionnaires extérieurs l'imposent comme directeur du Monde, qui connaît alors une grave crise financière. Face à l'aggravation de l'endettement et à la chute des recettes publicitaires, il est contraint de démissionner en 1994.
(Eveno Patrick, Le Monde : soixante ans de politique, dans l’Histoire n°293, pages 75 à 82, Décembre 2004)
Né en 1948, diplômé de Sciences-Politiques et en droit public, Jean-Marie Colombani commence sa carrière à FR3 à Nouméa. Il entre comme rédacteur politique au Monde en 1977, devient chef du service politique en 1983, puis rédacteur en chef en 1990. Parallèlement, il anime des émissions politiques à la télévision : "Questions à domicile" ou "L'heure de vérité". En 1994, il prend la direction d'un Monde au bord de la faillite. Il relance le journal puis bâtit un groupe de presse en absorbant Le Midi Libre et le groupe des Publications de la Vie catholique (PVC, qui éditent notamment La vie et Télérama). Il recentre également le quotidien sur l'information. Placer le journal au coeur de la vie politique et des débats de société passe par une mise en valeur du journalisme d'investigation, un choix qui suscite des réactions violentes de la part de certains lecteurs ou hommes politiques. Il quitte la direction du journal en juillet 2007.
(Eveno Patrick, Le Monde : soixante ans de politique, dans l’Histoire n°293, pages 75 à 82, Décembre 2004)
Edwy Plenel, né en 1952, est un journaliste politique français. Il a été le directeur de la rédaction du quotidien Le Monde de 1996 jusqu'à sa démission en novembre 2004. En désaccord avec les orientations prises par le journal et le groupe dirigés à l'époque par Jean-Marie Colombaniet Alain Minc, il est remercié le 31 octobre 2005 après avoir travaillé vingt-cinq ans dans la rédaction du quotidien. Il a depuis co-fondé le site Mediapart, journal payant accessible sur Internet, qui a ouvert en mars 2008.
Eric Fottorino
Eric Fottorino, né en 1960, est un journaliste et écrivain français. Il enter au quotidien Le Monde en 1986 d'abord pour suivre les dossiers des matières premières, puis de l'agriculture et de l'Afrique. Il devient ensuite grand reporter entre 1995 et 1997, avant de devenir rédacteur en chef en 1998, puis chroniqueur en 2003. Il est nommé directeur de la rédaction en mars 2006 et devient directeur du journal en février 2008. En décembre 2010 il est révoqué de cette dernière fonction pour divergences de point de vue avec les actionnaires.
Diplômé de HEC, Erik Izraelewicz est un journaliste né en 1954. Il rejoint le service économie du Monde à partir d'avril 1986. Mais quitte le quotidien en février 2000, pour le quotidien économique Les Échos, comme rédacteur en chef et éditorialiste. Directeur adjoint de la rédaction en 2006, il devient le 1er octobre 2007 directeur de la rédaction. Il quitte Les Échos en février 2008 pour le même poste à La Tribune. Il est nommé directeur du journal Le Monde le 7 février 2011.